1548 Croix bourguignonne noire à Rosenfeld
1557. Conrad Lycosthènes mentionne trois apparitions sur la lune.
Rosenfeldae in Ducatu Wirtenbergensi haud ignobilis oppidi, vigesimo tertio Julii die, primum luna jam plena contra naturam tunc temporis sanguineo colore, et in eadem brachii subnigri cum manu expansa imago visa est. Quae cum jam naturalem splendorem recepisset iterum cum trabibus subnigris tribus per transversum recta quasi linea deductis, conspecta. Deinde his omnibus evanescentibus, tertio crux Burgundica, nigra, ac postremo supra lunam, ex utraque ejus parte duae aliae lunae, sed multo minores, apparuerunt.
A Rosenfeld, dans le duché de Wirtenberg, ville non négligeable, le vingt-troisième jour de juillet, la première fois, la lune était déjà pleine, anormalement à cette époque, couleur sang, et on y voyait l'image d'un bras noir avec une main tendue. Laquelle, alors qu'elle avait déjà retrouvé son éclat naturel, fut de nouveau observée avec trois faisceaux noirs tracés en ligne droite. Puis, tout cela disparaissant, troisièmement, une croix bourguignonne noire, et enfin au-dessus de la lune, de chaque côté, deux autres lunes, mais beaucoup plus petites, apparurent.
Conrad Lycosthenes, Prodigiorum ac ostentorum chronicon, Bale, 1557, p. 601
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1620. Simon Goulart copie Lycosthènes.
L'an mil cinq cens quarante huict , le vingttroisesme Iour de Juillet, la Lunc qui estoit au plein aparut de couleur de sang sur Rosenfeld ville de la duché de Vvitemberg; et dedans ceste lune fut veu un bras de couleur noirastre avec vne main estendue, puis apres ceste Lune ayant recouvre sa coustumiere claité fut derechef veue ayant trois chevrons ou larges barres de mesme couleur que ce bras, qui la traversoyent distinctement et en droite ligne. Ces barres esvanouyes aparut une croix Bourguignonne noire au dessus de la Lune, aux deux costez de laquelle on vid deux autres petits ronds de Lune.
(Simon Goulart, Thresor d'histoires admirables et mémorables de notre temps, Geneve, Samuel Crespin, 1620, p. 56)
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1981. Olivyer et Boëdec copient Goulart comme ils peuvent.
SG 57 la ville Rosenfeld, du duché de Witemberg; et dedans cette lune fut vue un bras de couleur noirâtre avec vne main tendue, puis après, cette Lune ayant retrouvé sa clarté coutumière fut vue derechef ayant trois chevrons ou larges barres de la même couleur que ce bras, qui la traversait distinctement et en droite ligne. Ces barres évanouies apparut une croix Bourguignonne noire au dessus de la Lune, aux deux cotés de laquelle on vit deux autres petits ronds de Lune.
Note: Les auteurs ont oublié la première ligne.
(I.L. Olivyer et J.F. Boëdec, Les soleils de Simon Goulart, Les runes d'or, 1981, p. 30)
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Analyse
Cette fois, nous n'avons pas à nous inquiéter de l'absence de la source initiale. De simples nuages vont nous suffire, puisqu'ils peuvent rougir la lune, l'épaissir ou la masquer. Ce spectacle semble avoir eu lieu la nuit, trois jours après la pleine lune. Nous avons donc reconstitué l'aspect de la lune (à voir depuis une distance égale à la largeur de l'écran).
Nous voyons que si on peut très bien voir trois bandes, ou une croix, barrer la lune, il n'est pas possible de voir une main. On ne peut voir que le bras. La main doit être imaginée par paréidolie.
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