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1857 Croix de nuages aux Arcs
1895 Arthur Loth mentionne une croix de nuages
Nous mentionnons ici pour mémoire une autre apparition de croix aérienne qui eut lieu postérieurement aux Arcs (Var), en 1857. Mais celle-ci n’a eu ni le même retentissement, ni le même caractère d’anthenticité, l’autorité ecclésiastique ne s'étant pas prononcée canoniquement.
Voici comment le prodige est rapporté dans la Semaine religieuse de Fréjus, 35 ans après l'événement :
Une grande mission avait été donnée aux Arcs au commencement de l’année 1857. Trois religieux capucins, les PP. Ange, Antoine et Bénigne, avaient, pendant trois semaines, rompu le pain de la parole sainte au peuple de cette paroisse avec un zèle, une ardeur infatigable. Aussi le dimanche 1er jour de février, ces heureux apôtres, clôturant les exercices, virent avec une joie indicible plus de trois cents hommes et huit cents femmes au moins s'approcher de la Table eucharistique.
Le soir, à l'issue des vêpres, une très belle croix, destinée à perpétuer le souvenir de la mission, fut bénite solennellement, puis portée en procession jusqu’à la plate-forme qui domine le pays. Le cantique Vive Jésus / vive sa Croix ! et le Vexilla Regis étaient chantés tour à tour avec un entrain admirable par les fidèles de tous rangs qui formaient le cortège processionnel.
La croix fut plantée aux acclamations de la foule. Or, voilà que tout à coup, par un ciel pur et serein, entre le ciel et la croix qu'on venait de planter, deux nuages d'une blancheur éclatante viennent former une croix aérienne qui n’avait pas moins de trente mètres de long sur un mètre de large. A cette vus, l'assistance est saisie d’une vive émotion, de nouvelles acclamations partent de tous les rangs, les mains applaudissent avec une sorte de pieuse frénésie. Le P. Ange, étant monté sur le piédestal de la croix, salue, avec des accents d’une véhémente éloquence, le signe auguste qui apparaît dans les airs ; il y voit une marque assurée de la bonté miséricordieuse de Dieu envers le peuple des Arcs, qui avait si bien profité de la grâce insigne de la mission ; puis, rappelant la croix lumineuse qui apparut à l’empereur Constantin comme signe de la victoire qu’il remporterait sur ses ennemis, 1l déclare que la Croix est l’arme du chrétien, et que, par cette arme, il ne peut que sortir victorieusement des nombreux et terribles combats qu’il doit livrer aux ennemis de son salut : le démon, le monde et la chair. Tandis que le prédicateur développe ces consolantes pensées, la croix aérienne s’efface peu à peu et finit par disparaître entièrement. Cette apparition fut un grand sujet d’allégresse pour le peuple fidèle; et, parmi les incroyants, plusieurs furent profondément remués et durent se repentir d’avoir résisté à la grâce.
Pour perpétuer le souvenir de ce fait, dont avaient été témoins plus de six mille personnes, tant des Arcs que des environs, M. l'abbé Liotard, curé de la paroisse, en dressa
procès-verbal, et, avec l'autorisation de l'administration diocésaine, il fut réglé qu’à l'avenir, chaque année, le premier dimanche de février, à l'issue des vêpres, lecture serait donnée au peuple de ce procès-verbal dans l’église paroissiale, qu’une procession serait faite ensuite avec station au pied de la croix commémorative‘de la mission, et qu’au retour la bénédiction serait donnée avec la relique de la vraie Croix.
Arthur Loth, Le miracle en France au dix-neuvième siècle, Desclée De Brouwer, 1895, p. 50
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Analyse
Il ne fallait vraiment pas grand chose à Arthur Loth pour voir un miracle: un simple nuage.
Mais remarquons aussi la similitude avec la Croix de Migné: On installe une croix de mission. On chante "vive Jésus, vive sa croix". Le prètre sur le piédestal évoque la vision de Constantin. Des incroyants sont émus, et l'on décide de commémorer le prodige. C'est le même scénario, sauf que le prétre à évoqué la vision de Constantin, après l'apparition, et non avant, et qu'on s'est contenté d'une procession annuelle, alors qu'à Migné, on avait carrément reconstruit l'église. Mais il faut dire qu'ici, l'apparition n'avait pas été reconnue officiellement par l'Église comme un miracle.
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