Les premières illustrations de la croix de Migné sont souvent des lithographies. D'autres illustrations recopieront les premières. Cependant, si la topographie des lieux à l'air respectée, la disposition des fidèles correspond mal à ce que nous savons. Et bien sûr, le dessinateur n'était pas présent lors du prétendu miracle. Il représente donc la croix comme il l'imagine.

Lithographie de Langlumé, "dessinée d'après nature". La foule est curieusement massée devant le porche, alors qu'elle se trouvait surtout autour de la croix de mission.
L'abbé de La Neufville, lui, s'indigne de voir la croix de mission plus haute que le clocher, alors qu'elle ne fait que 25 pieds. Il oublie simplement l'effet de la perspective.
Le ciel est trop lumineux, puisque c'était à la tombée de la nuit. Quant à la croix, elle était en réalité encore plus étroite, et est représentée avec une ombre latérale que personne n'a signalé.

Ici aussi L'abbé de La Neufville s'indigne de la hauteur de la croix, et même de celle des arbres.
On remarque bien plutôt que la croix est bien trop lumineuse, et parait presque éclairer le public.

Autre lithographie de Langlumé, remplaçant celle qui avait été retirée du marché. Encore une fois la foule est massée devant le porche, et L'abbé de La Neufville s'indigne de voir la croix plus haute que le clocher.
Et encore une fois le ciel est trop clair, la croix un peu trop large, et avec une ombre latérale.

Encore et toujours L'abbé de La Neufville s'indigne de voir la croix plus haute que le clocher, mais il remarque aussi que la croix parait au milieu des étoiles, ce qui ne correspond pas aux faits. Elle est d'ailleurs trop large et trop courte.

Sur cette estampe, au dessin moins fouillé, la foule est dispersée, mais la croix parait trop petite. Elle sera néanmoins reprise par Wilfrid de Fonvielle pour sa Physique des miracles.

Cette illustration parue dans Le Pélerin est tout simplement redessinée d'après une des gravures précédente. On est presque en plein jour, la croix est trop petite, et son épaisseur et sa luminosité sont absolument fantaisistes.

Toutes ces illustrations montrent la croix trop large et trop lumineuse. Elles ne montrent pas les flambeaux qu'on aurait apporté autour du calvaire, preuve que la reconstitution est imaginée d'après une observation faite de jour. Elles sont cependant toutes d'accord sur la topographie des lieux, et surtout sur le fait qu'il y a une ouverture sur la facade de l'église, au dessus du porche. Ce détail est très important si on imagine une projection de lumière depuis l'intérieur de l'église.
Nous avons tenté de faire une représentation plus conforme à ce qu'ont réellement vu les témoins, en modifiant la troisième image:

Nous sommes à la nuit tombante, la croix parait être à 90 pieds et ne fait qu'un pied et demi d'épaisseur. Encore est-elle un peu plus lumineuse qu'elle ne l'était, car on la voit tout de suite, alors que la plupart des témoins (dont le prédicateur) ont eu besoin qu'on attire leur attention, et que certaines personnes n'ont rien vu du tout.

Cette fois, la luminosité de la croix dans le ciel est proche de ce que les témoins ont vu, mais pas celle du calvaire qui était éclairé par des flambeaux.