1973 Patrice Gaston mélange Gabalis et Bergier


Le livre de Patrice Gaston doit sa rédaction à la disparition d'un petit industriel raté, obligé de se transformer en charlatan: Donald Crowhurst, qui pour renflouer sa petite société, avait imaginé de participer à la Sunday Times Golden Globe Race, course autour du monde en solitaire. Mais son trimaran, le « Teignmouth Electron », mal préparé, fut bien incapable de tenir le rythme, et Crowhurst résolut de rester dans l'atlantique, en donnant de fausses positions. Mais quand ces positions laissèrent croire qu'il faisait la course en tête, il se rendit compte que l'examen de son livre de bord ferait découvrir la supercherie. On retrouva son trimaran vide, avec ses livres de bord. On conclut au suicide, mais sa famille préféra croire à un accident. Patrice Gaston, lui, préféra classer sa disparition comme "mystérieuse" et consacra douze pages de livre à démontrer qu'on avait sali la mémoire de Donald Crowhurst. Comme on ne remplit pas un livre avec douze pages, il consacra le reste aux nombreuses disparitions maritimes, aux disparitions terrestres, et même aux disparitions dans l'espace. Il pouvait donc bien s'intéresser aux enlevés par les sylphes.

UNE HISTOIRE PARALLELE

  Charlemagne lui même, soit dit en passant, déclara que ces êtres cosmiques, ou sylphes, et leurs engins, étaient capables de déchaîner les tempêtes. Il était décidé à leur donner une chasse impitoyable jusqu'à ce que finalement il y renonçât.
Note: Soit dit en passant, du temps de Charlemagne, on n'avait aucune idée des êtres cosmiques, des sylphes et des engins, idées qui n'apparurent que des siècles plus tard.
En effet, en accord avec Louis le Débonnaire, Charlemagne rendit des édits qui condamnaient à la torture et à la mort ces Sylphes, ou « tyrans de l’air »... Mais de telles dispositions n’ont rien d’étonnant puisque l’on sait qu’au Moyen Age, et bien après tout ce qui avait pour origine le ciel avait une odeur de soufre...
Note: Charlemagne, dans ses édits condamna les pratiques superstitieuses et païennes, les devins, les faiseurs de tempêtes, mais ne risquaient pas d'en faire contre les sylphes, inconnus de son temps.
Le 1er chapitre des « Capitulaires de l’Empereur » est significatif à l’égard de ces entités cosmiques et des activités dont elles étaient, et sont peut-être encore, responsables. Il nous apprend que les « Aériens » étaient bouleversés de constater qu’ils répandaient la terreur dès leur apparition dans les cieux. Cela les incita à se poser dans leurs véhicules volants et « à se saisir des hommes et des femmes ». Ils voulaient ainsi les instruire « pour dissiper la mauvaise opinion que les gens avaient de leur innocente flottille ». Avec méthode, ils emportérent des hommes de chaque village pour, ensuite, les déposer dans diverses parties du monde.
  La psychose créée parmi la population, par les bons soins des autorités, condamna ces infortunés mortels que l’on vit redescendre de ces vaisseaux. Ils furent pris pour des saboteùrs, des ennemis et des sorciers venus empoisonner les fruits et les sources, et connurent promptement le sort horrible réservé à ce genre de malfaiteurs...
  « Le nombre est incroyable de ceux-là qui furent mis à mort par le feu et le supplice de l’eau de par tout le royaume. » Un jour, à Lyon, trois hommes et une femme furent aperçus, descendant de ces navires aériens. La population entière de la ville se rassembla autour d’eux, en criant qu’ils étaient des magiciens envoyés par Grimaud, duc de Bénévent, pour détruire les récoltes françaises. En vain, ces innocents tentèrent de se justifier en disant qu’ils étaient français comme eux, qu’ils avaient été emportés peu de temps auparavant par des hommes miraculeux qui leur avaient montré des merveilles inouïes, et avaient désiré qu’ils vinssent raconter ce qu’ils avaient vu. »
Note: Toutes les affirmations précédentes sont copiées du livre de Desmond Leslie, qui lui même les reprenait du "comte de Gabalis", qui n'est qu'une fiction. Il n'y a donc rien de vrai.
  L’archevêque de Lyon, Agobard (779-840) avait fait lui-même une enquête. Il avait découvert que les nombreuses personnes qui avaient disparu à cette époque du Moyen Age, et avaient réapparu, prétendaicnt avoir visité un pays qu’elles appelaient la Magonie. Archevêque rationaliste, il refusait d’y croire. En sa présence, il avait même fait lapider les trois hommes accompagnés d’une femme dont il a été question, et qui prétendaient, eux aussi, être allés en Magonie, en navire aérien... Ces malheureux avaient d’ailleurs prétendu qu’il s’était écoulé pour eux très peu de temps pendant le voyage, et qu’il s’en était écoulé beaucoup plus pour le monde extérieur... La théorie de la relativité n’est pas loin... Le Voyageur de Langevin non plus...
Note: Cette fois, le passage précédent est recopié de Jacques Bergier. Mais comme celui-ci a tout mélangé, il n'y a rien de vrai non plus.


SOURCE: Patrice Gaston, Disparitions mystérieuses, Robert Laffont, 1973, p. 284-286.

Remarques:

Il n'y a rien de vrai dans ce que reconte Patrice Gaston, mais il faut dire que ses sources ne lui ont pas couté cher: Ce sont deux livres de poche, de la collection "J'ai lu, l'aventure mystérieuse".
Le pire, c'est que Gaston servira de source à d'autres auteurs.

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