Si Vénus avait un satellite comme la lune.
La Terre ayant la lune pour satellite, et Vénus ayant un volume similaire à celui de la Terre, le raisonnement par analogies a fait imaginer à divers savants que Vénus devait avoir elle aussi un satellite analogue à la lune, c'est à dire de même diamètre (puisque Cassini lui avait vu un diamètre du quart de celui de sa planète), et à la même distance. Nous avons représenté ci dessous ce que serait un tel système Vénus-Lune vu de la Terre lors d'une élongation maximale, le satellite étant lui même à sa distance maximale.
Mais curieusement quasiment personne ne s'est préoccupé des conséquences rélles de cette hypothèse. Il n'y a guère qu'Aimé Michel pour avoir remarqué qu'un tel satellite serait visible à l'oeil nu.
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Nous utilisons donc l'aspect de la lune le 29 mars 2004, ou elle avait la même phase. Se trouvant 1.383 fois plus près du soleil, son éclairement est 1.913 fois plus important. Mais sa distance étant 300 fois plus importante, son éclat est finalement diminué d'un facteur 47047, ce qui correspond à une différence de magnitude de 11.68. Comme sa magnitude était de -11.20, à coté de la Terre, sa magnitude à coté de Vénus est de 0.48, ce qui est à peu près l'éclat de l'étoile Procyon. Elle serait donc largement visible à l'oeil nu, à condition qu'elle ne paraisse pas trop près de Vénus.
 le satellite à l'oeil nu |
En quadrature, avec une phase de 0.79, la magnitude est de 1.9 et la distance 7.3'
En élongation maximum, avec une phase de 0.5, la magnitude est de 0.44 et la distance 12'
En croissant, avec une phase de 0.25, la magnitude est de 0.55 et la distance 20.6', soit 2/3 du diamètre apparent lunaire. On peut donc supposer qu'on le distinguerait nettement de Vénus.
Et nous avons supposé une lune, donc un satellite assez sombre, autour de Vénus. Si nous supposons un satellite de même réflectance que Vénus, la différence de magnitude n'est plus que de 3, au lieu de 4.4. Nous aurions ainsi aux élongations maximum un satellite de magnitude -1, à 12' de Vénus.
Donc c'est clair: Le raisonnement par analogie n'était qu'une rèverie, puisque personne n'a jamais vu de satellite à Vénus à l'oeil nu. Si satellite de Vénus il y avait eu, soit il aurait été proche de Vénus (mais on l'aurait vu au télescope), soit il aurait été minuscule (mais alors Cassini ne l'aurait pas vu avec une phase, et peut-être même pas du tout.).