|
1905 L'écho du merveilleux a lu l'abbé Duvoisin
L'écho du merveilleux, qui rapportait toutes sortes d'histoires, toutes plus merveilleuses les unes que les autres, ne pouvait éviter de parler de la vision de Constantin. Dans son numéro du 15 aout 1905, il va donc évoquer certains travaux récents, comme le livre de Gaston Boissier sur la fin du paganisme, qui, bien sûr, évoque Constantin et sa vision. Mais les arguments de Gaston Boissier ne lui paraissent pas asez tranchés en faveur de la réalité de la vision, aussi appelle-t-il à la rescousse feu l'abbé Duvoisin.
A l'époque où Constantin connut Eusèbe, l'autorité de l’empereur, remarque Du Voisin, était trop bien affermie pour avoir besoin de recourir à l'imposture. Sans doute Eusèbe ne donne pas de témoignages écrits d'officiers et de soldats : mais quel historien de l'antiquité composait-il des livres avec des pièces de cette nature ? De plus, comme le rappelle Du Voisin, le fait était notoire, et personne ne le contestait. Il est vraiment singulier que le chevalier de Jaucourt (l'homme à la vision que l'Echo du Merveilleux à rappelée) (1) ait donné assez d'imporlance aux critiques de Chauffepié pour le reproduire dans l'Encyclopédie. Aïnsi qu'à Du Voisin, il ne nous paraît nullement admissible qué ce miracle, dont fut témoin toute une armée en grande partie composée de païens, ait été un mensonge, dont aucun adversaire, même au temps de Julien, n’a osé essayer la réfutation. Pendant treize siècles, pas un écrivain ne contesta ce prodige (2).
Note: Ce prodige n'a été connu que des lecteurs de la Vie De Constantin. Et seuls des auteurs chrétiens l'ont reproduit pendant des siècles en se recopiant les uns les autres.
...
Pour M. Boissier, Eusèbe est sincère : et s’il y a un menteur, c'est Constantin. Du Voisin a répondu d'avance à celte objection : si, à la rigueur, Constantin a pu faire uu faux serment au sujet du songe qu'il racontait, il n'aurait pu mentir impudemmént à propos d’un phénomène prodigieux dont toute une armée fut témoin; et nous ajoutons que son imagination n’aurait pu faire partager son erreur à toute une armée et au monde romain tout entier.
Note: l'auteur fait confiance à Duvoisin, qui faisait confiance à Eusèbe, qui faisait confiance à Constantin, qui disait 20 ans après que toute l'armée était avec lui. Mais sur ce dernier point, il fait d'avord croire ce que dit Constantin.
...
Timothée
---
(1) Année 1898 p. 211.
Le théologien pu Voisin, docteur en théologie (1744-1813), depuis évêque de Nantes, a imprimé en 1774 sa Dissertation critique sur la vision de Constantin [in-18).
(2) Du Voisin énumère tous les adversaires et tous les défenseurs que trouva ce récit à partir du XVIIe siècle.
Timothée, Remarques sur l'apparition d'une croix à Constantin, L'écho du merveilleux, N° 207, 15 aout 1905, p. 308
|
Et voila! Tout ceux qui ont défendu la réalité de la vision de Constantin ont tous fait la même erreur: Ils ont tous cru que toute l'armée de Constantin en avait été témoin.
|